Apollinaire

 

 Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire, écrivain français.
Né à Rome, fils naturel d'un officier italien et d'une Polonaise. Il a fréquenté les lycées de Monaco, de Cannes et de Nice.

Arrivé à Paris en 1899, il occupe divers emplois, avant d'être engagé pendant un an comme précepteur en Rhénanie (1901-1902). Amoureux d'une jeune Anglaise, Annie Playden, il fait en vain des voyages à Londres pour obtenir ses faveurs, à la suite de cette expérience il écrit le fameux poème intitulé "!la Chanson du mal-aimé!". De retour à Paris (1903), il se lie d'amitié avec Alfred Jarry et André Salmon et il devient leur ami. Avant de fonder sa propre revue, le Festin d'Ésope (1903-1904), il collabore à différents journaux littéraires. Il créa des anthologies sur Mirabeau, Sade… Il devient l'ami de nombreux artistes, (entre eux Vlaminck, Derain, Picasso…), il défend l'art nouveau.

En 1910, Apollinaire rassemble seize contes merveilleux, avec le titre de l'Hérésiarque et Cie, puis publie les courts poèmes du Bestiaire ou Cortège d'Orphée en 1911. Après sa liaison avec Marie Laurencin. En 1913 il fit apparaître Alcools, recueil de ses meilleurs poèmes écrits entre 1898 et 1912. Alcools constitue le document le plus complet sur l'activité poétique de cette première moitié du siècle et donne une nouvelle perception du monde. Après avoir épousé Jacqueline Kolb, il rédigea plusieurs articles de critiques dans différents journaux. Il publia encore un recueil de chroniques, Le Flâneur des deux rives en 1918, conçut de nouveaux projets littéraires. Atteint par l'épidémie de "la grippe espagnole", il mourut prématurément le 9 novembre 1918.

Voici un de ses poèmes :

 

ZONE (extrait)

A la fin tu es las de ce monde ancien

Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin

Tu en as assez de vivre dans l'antiquité grecque et romaine

Ici même les automobiles ont l'air d'être anciennes
La religion seule est restée toute neuve la religion
Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation

Voici un autre poème :


Le Pont Mirabeau

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Et nos amours

Faut-il qu'il m'en souvienne

La joie venait toujours après la peine

 

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

 

Les mains dans les mains restons face à face

Tandis que sous

Le pont de nos bras passe

Des éternels regards l'onde si lasse

 

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

 

L'amour s'en va comme cette eau courante

L'amour s'en va

Comme la vie est lente

Et comme l'Espérance est violente

 

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

 

Passent les jours et passent les semaines

Ni temps passé

Ni les amours reviennent

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

 

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

 

"Le Pont Mirabeau", Alcools