Cet écrivain français, de son vrai nom : Gérard La Brunie est né à Paris le 22 mai 1808, deux ans plus tard sa mère meurt en Allemagne où elle a suivi le père de Gérard, médecin dans l'armée de Napoléon. Elevé par son oncle, il passe son enfance dans le Valois qu'il utilisera comme cadre pour la plupart de ses œuvres.

Il fait ses études au collège Charlemagne où il connaît Théophile Gautier. Ses premiers textes littéraires, en 1827, sont des élégies inspirées de l'épopée napoléonienne. En 1828, le jeune poète traduit Faust de Goethe. A la même époque, il devient journaliste et il connaît les principaux écrivains romantiques* qui se réunissent chez Victor Hugo et forment le *cénacle : Hugo, Nodier, Pétrus Borel, Vigny, Dumas, Mérimée, Balzac, Sainte-Beuve, Gautier…

En 1834, il rencontre l'actrice Jenny Colon dont il tombe passionnément amoureux. Mais en 1838, elle se marie avec un autre et il en est désespéré.

Il voyage en Allemagne puis en Autriche, rentré en France, il a une première crise d'hallucinations et de délire en 1841, il décrira cet épisode comme une expérience poétique.

En 1843, il entreprend une visite en Orient qui inspirera la rédaction du Voyage en Orient qui offre une version romancée de ses pérégrinations.

Dans la nuit du 25 décembre 1855, il se pend à un réverbère rue de la Vieille-Lanterne, près du Châtelet.

 *Cénacle : appellation donnée un groupe de poètes qui se retrouvaient pour définir les idées du romantisme.

*Romantisme : mouvement littéraire qui s'est développé dans la première moitié du XIX siècle..

Chaque nouvelle des Filles du feu porte le nom d'une femme, à la foi réelle et mythique. Tous ces textes font néanmoins le récit de la quête d'une figure féminine perdue (femme, déesse, fée ou sainte) qui finit par s'incarner dans l'Isis mystique des cultes ésotériques.

Le recueil Les Chimères regroupe des sonnets enchâssant, dans une métrique presque classique, des images et des symboles hermétiques : ce recueil est exemplaire de la recherche mystique personnelle du poète, qui combine christianisme et paganisme.

La dernière œuvre de Nerval est le récit en prose d'un voyage onirique, épanchement du songe dans la vie réelle qui dépeint les impressions d'une longue maladie qui s'est passée tout entière dans l'esprit. Dans cette œuvre, il a tenté de rendre compte d'une de ses expériences, au cours desquelles les frontières entre la réalité et le rêve se brouillent.

Notre-Dame est bien vieille ; on la verra peut-être

Enterrer cependant Paris qu'elle a vu naître.

Mais, dans quelque mille ans, le temps fera broncher,

Comme un loup fait un bœuf, cette carcasse lourde,

Tordra ses nerfs de fer, et puis d´ une dent sourde

Rongera tristement ses vieux os de rocher.

Bien des hommes de tous les pays de la terre

Viendront pour contempler cette ruine austère,

Rêveur en relisant le livre de Victor…

Alors ils croiront voir la vielle basilique,

Tout ainsi qu´ elle était puissante et magnifique

Se lever devant eux comme d´ un mort !