Paul Verlaine

Verlaine est né à Metz, le 30 mars 1844. Il a eu une enfance heureuse. En classe c'est un élève intelligent, mais dès l'entrée en seconde, il délaisse ses études et passe son temps à lire ses auteurs favoris. Pourtant, il réussit son bac et trouve un emploi à l'Hôtel de Ville.

Il fréquente les salons et cafés littéraires de la capitale, fait la connaissance de nombreux poètes de son époque. Ces rencontres l'incitent à composer lui aussi des vers.

Verlaine est d'un caractère timide et cette faiblesse est aggravée par des deuils familiaux par exemple celui de sa cousine Élisa dont il est amoureux. Il se tourne alors vers la boisson.

La rencontre de Mathilde Maute puis ses fiançailles le 11 août 1870, mettront momentanément un terme à ses crises d'alcoolisme et de violence. C'est alors que Verlaine croise le chemin d'Arthur Rimbaud dont il tombe littéralement amoureux. Il abandonne sa femme pour le suivre en Angleterre et en Belgique. La vie difficile des deux compagnons s'achève en juillet 1873 à Bruxelles. Verlaine tire deux coups de revolver sur Rimbaud pour l'empêcher de partir.

Condamné à deux ans de prison pour tentative d'homicide, il est incarcéré à la maison d'arrêt de Mons. En mars 1874, sont publiées les Romances sans paroles.

En prison, Verlaine prend de nouvelles résolutions mais ne les tient pas : il commence à boire sitôt sorti de prison. Sa misère matérielle et physique devient de plus en plus profonde. Pourtant sa valeur poétique commence à être reconnue et lui vaut des appuis. En 1884, il est couronné "Prince des poètes" et se voit doté d'une pension. Cela ne l'empêche pas de tomber dans la misère la plus totale.

Il meurt en 1896 à Paris.

 

 

Ses œuvres:

Poèmes saturniens (1866)

Fêtes galantes (1869)

La bonne chanson (1870)

Romances sans paroles (1874)

Sagesse (1881)

Jadis et naguère (1884)

Amour (1888)

Parallèlement (1889)

Bonheur et Chansons pour elle (1891)

 

 

Poème sur Paris

PARISIEN, mon frère à jamais étonné,

Montons sur la colline où le soleil est né

Si glorieux qu'il fait comprendre l'idolâtre,

Sous cette perspective, inconnue au " théâtre ",

D'arbres au vent et de poussière d'ombre et d'or.

Montons. Il fait si frais encor, montons encor.

Là ! Nous voilà " placés " comme dans une "loge

De face ", et le " décor "vraiment tire un éloge :

La cathédrale énorme et le beffroi sans fin,

Ces toits de tuile sous ces verdures, le vain

Appareil des remparts pompeux et grands quand même,

Ces clochers, cette tour, ces autres, sur l'or blême

Des nuages à l'ouest réverbérant l'or dur

De derrière chez nous, tous ces lourds joyaux sur

Ces ouates, n'est-ce pas, l'écrin vaut le voyage,

Et c'est ce qu'on peut dire un brin de paysage ?

PAUL VERLAINE

Sagesse, 1880