

La cathédrale Notre-Dame de Paris, en
forme courte Notre-Dame, est la cathédrale de l’archidiocèse
de Paris, en France. Elle est située à l'est de l’île
de la Cité, dans le 4e
arrondissement de Paris. Sa façade occidentale domine le parvis Notre-Dame - place Jean-Paul-II.
La
construction de la cathédrale, lancée sous l'impulsion de l’évêque Maurice
de Sully, s'est étendue sur plus de deux siècles, de 1163 au milieu du XIVe siècle.
Le style n’est donc pas d’une uniformité totale : elle possède ainsi des
caractères du gothique
primitif (voûtes sexpartites de la nef) et du gothique
rayonnant. Les deux rosaces qui ornent chacun des
bras du transept sont parmi les plus grandes d’Europe, et mesurent chacune 13 mètres de diamètre. Elle fut lors de son
achèvement l'une des plus grandes cathédrales d'Occident. Après la tourmente
révolutionnaire, la cathédrale a subi de 1844 à 1864 une restauration
importante et parfois controversée dirigée par l’architecte Viollet-le-Duc, qui y a incorporé
des éléments et des motifs inédits.
La cathédrale
est depuis sa construction un des monuments les plus emblématiques de Paris.
Longtemps plus haute construction de la ville, elle tient une place symbolique
de premier rang dans son image. À la fois édifice religieux et culturel, elle a
souvent été au cœur de l’histoire de France. Paroisse royale au Moyen Âge,
c’est dans la cathédrale que s’est notamment déroulé l’arrivée de la Sainte
Couronne en 1239, le sacre
de Napoléon Ier en 1804, les funérailles d’Adolphe Thiers, Sadi
Carnot et François
Mitterrand, ou encore le Te
Deum célébré à la libération
de Paris en 1944.
L'église
accueille aujourd’hui plus de vingt millions de visiteurs par an (dont quatorze
qui entrent dans la cathédrale), ce qui en fait le monument le plus visité de
Paris et de toute l’Europe. Bénéficiant d'un dynamisme nouveau et vivace, elle
a fêté en 2013 le 850e anniversaire de sa
construction.

On pense
qu’au début de l’ère chrétienne il existait à l’emplacement de Notre-Dame, un
temple païen gallo-romain dédié à Jupiter (comme en atteste la
découverte du pilier des Nautes), ensuite remplacé
par une grande basilique paléochrétienne semblable aux basiliques
civiles antiques. On ne sait pas si cet édifice[], dédié à saint
Étienne, a été élevé à la fin du IVe siècle
et remanié par la suite ou s'il date du VIIe siècle
avec des éléments plus anciens réemployés (hypothèse de la cathédrale de Childebert
Ier, fils de Clovis et de Clotilde)[]. Cette cathédrale Saint-Étienne était de très grandes
dimensions pour l’époque. Sa façade occidentale se trouvait à une quarantaine
de mètres plus à l’ouest que la façade actuelle de Notre-Dame et avait une
largeur légèrement inférieure : elle mesurait 36 mètres.
Cet édifice mesurait 70 mètres de long,
c’est-à-dire un peu plus de la moitié de la longueur de la cathédrale actuelle.
Des rangées de colonnes de marbre séparaient une nef et quatre bas-côtés.
L’édifice était orné de mosaïques[].
Un
baptistère, dénommé Saint-Jean le Rond, était situé sur le
flanc nord de la cathédrale Saint-Étienne (sa présence est attestée avant 452)
et fut préservé jusqu'aux travaux de Soufflot au XVIIIe siècle[]. Entre ce temple gallo-romain et la cathédrale de Sully se succédèrent pas
moins de quatre édifices religieux : une église paléochrétienne du IVe siècle
remaniée en une basilique mérovingienne, puis une cathédrale carolingienne (reconstruite à la
suite d'un incendie en 857[]) et enfin une
cathédrale romane restaurée et agrandie mais qui s'avéra progressivement trop
petite pour la population de Paris qui explosait[].
En 1160,
l’évêque Maurice de Sully (initiative
personnelle, celle des chanoines ou du roi[] ) décida la
construction d’un sanctuaire d’un nouveau type beaucoup plus vaste à la place
de la cathédrale romane démolie au fur et à mesure, les pierres sacrées étant
parfois retaillées ou utilisées pour les fondations[]. Comme dans l’ensemble de l’Europe de l’Ouest, les XIe et XIIe siècles se caractérisent en
effet par une rapide augmentation de la population des villes françaises, liée
à un important développement économique, et les anciennes cathédrales étaient
un peu partout devenues trop petites pour contenir les masses de plus en plus
grandes de fidèles. Les spécialistes estiment que la population parisienne
passe en quelques années de 25 000 habitants
en 1180, début du règne de Philippe
II Auguste, à 50 000 vers 1220, ce qui en fait la plus grande
ville d’Europe, en dehors de l’Italie[][].
L’architecture
de la nouvelle cathédrale devait s’inscrire dans la ligne du nouvel art
gothique. Plusieurs grandes églises gothiques avaient déjà été inaugurées à ce
moment : l’abbatiale
Saint-Denis, la cathédrale
Notre-Dame de Noyon et la cathédrale
Notre-Dame de Laon, tandis que la cathédrale
Saint-Étienne de Sens était en voie d’achèvement[]. La construction, commencée sous le règne de Louis
VII dura de 1163 à 1345. À cette époque, Paris n’était qu’un évêché, suffragant de l’archevêque
de Sens, Sens étant à l'origine la préfecture romaine de la Lyonnaise quatrième[].

Comme la plupart des cathédrales
françaises, Notre-Dame de Paris a un plan en forme de croix latine. La nef comporte dix travées, le chœur cinq. L’axe de celui-ci est légèrement dévié vers
la gauche (nord) par rapport à l’axe de la nef. L’abside est semi-circulaire à cinq pans.
La nef est flanquée de doubles collatéraux qui se prolongent par un double déambulatoire, le tout avec chapelles latérales
(sauf sur les trois premières travées) et rayonnantes (soit 29 au total, comportant un total 37 travées
quadrangulaires).
La cathédrale peut contenir
jusqu’à 9 000 personnes dont 1 500 dans les tribunes.
Principales
dimension :
Quoique construite après le chœur, la nef relève du premier style gothique, avec voûtes sexpartites, cependant sans
alternance de piles fortes et de piles faibles comme on le voit à la cathédrale
Saint-Étienne de Sens.
Le transept, bien identifiable de
l’extérieur du monument, ne fait pas saillie par rapport aux collatéraux et aux
chapelles latérales. Il n’a pas de collatéraux.
Hormis le transept, l’élévation
intérieure est à trois niveaux, avec grandes arcades, tribunes et fenêtres
hautes. Dans les deux premières travées des deux bras du transept,
l’élévation est cependant à quatre niveaux. Au XIXe siècle, le restaurateur Viollet-le-Duc
entreprit de « corriger » la dixième travée de la nef, en y recréant
les quatre niveaux tels qu’ils se présentaient avant les modifications
apportées dans les années 1220 au plan initial. Depuis lors, certains
spécialistes estiment que cette dixième travée est l’œuvre de Viollet-le-Duc,
affirmation peut-être exagérée dans la mesure où seule la partie supérieure a
été transformée. Cette modification délibérée a justifié des vives critiques à
son encontre.
Les façades nord et sud du transept présentent de magnifiques rosaces ornées de vitraux, parmi les plus grandes d’Europe
(diamètre : 13,1 m).
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Les
inventaires de 1343 et 1416 ne mentionnent pas les salles primitives qui
abritent le premier trésor de Notre-Dame de Paris qui sert de réserves
monétaires en cas de besoin. Les rois de France en vendent des pièces ou les
envoient à la fonte en période de crise ou de guerre. Pillé en 1793, un nouveau
trésor est reconstitué à partir de 1804, avec notamment la remise à
l'archevêché de Paris des reliques
de la Sainte-Chapelle puis il est enrichi par des dons et des commandes du Chapitre[].
Le trésor
actuel de Notre-Dame de Paris est exposé dans l'immeuble néogothique de la Sacristie du
Chapitre, construit de 1840 à 1845 sous la houlette de Lassus et Viollet-le-Duc[], et situé au sud du chœur de la cathédrale. On y accède
par une des chapelles latérales droites du chœur. Le public peut actuellement
le visiter tous les jours sauf le dimanche[]. On peut y voir notamment
comme pièces prestigieuses la Couronne d’épines et d'autres reliques
de la Passion du Christ, ostensoirs et reliquaires, un grand lutrin à la baroque envolée, une collection
de camées des papes[].

Notre-Dame de Paris est, avec environ vingt millions de pèlerins et
visiteurs par an, dont quatorze millions entrant dans la cathédrale (chiffres
2012), le monument le plus visité de France (devant la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, le musée
du Louvre, le parc
du château de Versailles et la tour Eiffel). Soit une moyenne de
plus de 30 000 personnes par jour. Les jours
de grande affluence, ce sont plus de 50 000 pèlerins
et visiteurs qui y pénètrent.